Revue de presse

Quelques articles de presse au fil du temps

 

Autour de “La sombra del sol“

 

 

Toros du 18 décembre 2012

Planète corrida n° de mai-juin 2012

Autour de “Et la lune nous regardait“

L'Humanité du 28 Juin 2007

Midi Libre au 6 Avril 2007

La Provence du 26 mai 2007

La Provence du 6 avril 2007

La Marseillaise d'avril 2007

Autour de “Les taureaux rêvent aussi“

6 Toros 6 de janvier 2007

Planète Corrida d'août 2006

France Bleue Gascogne de juin 2006

Toreria.net de mars 2006

Huma Dimanche du 23 mars 2006


L'Humanité du 28 Juin 2007

Dialogues entre l'homme de l'arène et la nature
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NOUVELLES :
Quand la relation entre le torero et l'animal se révèle un prisme des rapports humains.

ET LA LUNE NOUS REGARDAIT.
de Catherine Le Guellaut, Editions Cairn, 129 pages, 18 euros.
Peu commun le parcours de Catherine Le Guellaut. Enseignante reconvertie en disquaire. Mi-bretonne, mi berrichone devenue camarguaise. Discrète à la ville, passionnée à la plume. Car, si Catheine Le Guellaut reste attachée à la bataille qui l'anime depuis une dizaine d'année, à savoir la diffusion indépendante et démocratique de la création culturelle, elle est aujourd'hui pleinement auteur. Une barrière sautée avec l'aisance d'un raseteur.
Après Les taureaux rêvent aussi, Catherine Le Guellaut rempile avec un deuxième recueil de nouvelles taurines Et la lune nous regardait. Inutile d'être féru de tauromachie pour se laisser porter par ce dialogue entre l'homme et la nature, cette exploration de la nature humaine. Ici, pas de mano a mano mais un entrecroisement subtil. D'abord, celui du récit et des coplas, ces couplets poétiques que l'on trouve dans le chant flamenco.
L'auteur torée avec sensibilité les sentiments, du plus doux eu plus violent, du plus sombre au plus exaltant, de la peur au courage. Des tranches de vie et de mort autour d'un personnage imnoprésent mais silencieux, José, l'homme à toute faire du torero que l'on nomme valet d'épées. C'est à travers ses yeux et sa chair que le lecteur découvre, observe, vit les grandes et petites histoires de ces héros parfois familiers dont les prénoms surgissent au fil des pages. Certains peuvent évoquer un torero que l'on a admiré, un destin tragique, une carrière fulgurante. Ou tout simplement un être, une anecdote ou une sensation qui nous aura marqué.
Si le monde de la corrida est partout, il n'est pour autant pas envahissant dans le monde de Catherine Le Guellaut. A chacun d'imaginer dans quelle arène il vit. Lorsque affrontement il y a, l'issue n'est pas forcément celle de tout combat, avec un vainqueur et un vaincu, un dominant et un dominé. Surtout pas de morale hâtive.
Et la lune nous regardait suggère la nuance, appelle la contemplation et procure l'harmonie, entre ombre et lumièrre. Une leçon de toréo littéraire qui mérite largement un tour de piste.

Midi Libre au 6 Avril 2007

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FERIA D'ARLES : A lire absolument "Et la lune nous regardait"
 
« Et la lune nous regardait », nouvelles taurines de Catherine Le Guellaut
Après Les taureaux rêvent aussi paru l'année dernière, Catherine le Guellaut récidive avec ce nouveau recueil de nouvelles qui vient de sortir aux éditions Cairn sous le titre Et la lune nous regardait.
Son livre à peine sorti, elle travaille déjà à d'autres textes sur neuf vies et morts de femmes anonymes ou fictives en lien avec les neuf vies du chat... C'est une vieille expérience qui voit une fois encore son aboutissement car dès l'adolescence l'auteur s'était essayé à la chose écrite avec un journal, des poésies ou des carnets jamais édités et encore plus rarement montrés. « Quand on a seize ans, on ne sait pas si on écrit pour soi ou pour les autres... » Pour faire face à une vie professionnelle plus que prenante, Catherine Le Guellaut arrête momentanément d'écrire, ce qui ne l'empêche pas d'emmagasiner des histoires avec des gens vus, croisés, des histoires de sentiments. « Comme j'ai l'impression d'être une éponge qui absorbe les sentiments des autres, j'ai fait du stock mental », reconnaît Catherine Le Guellaut. Et puis un jour, cette Berrichonne d'origine achète une maison en Camargue au milieu des taureaux, sous un ciel particulier, entouré de marais et d'une végétation qui peine à vivre. Elle a alors l'impression d'avoir trouvé une terre où elle peut prendre racine et la nuit tout de ce processus d'écriture refait surface. Ainsi naît son premier recueil sur un scénario plutôt nature.
Aujourd'hui dans ce livre illustré par le peintre nîmois Albert Martin, séduit et conquis par le premier l'auteur raconte des histoires d'hommes, des destins. « Sans m'en rendre compte au deuxième texte j'avais déjà installé le personnage témoin de José qui à partir de la troisième nouvelle est resté et là de façon très consciente... » Et ce que le livre raconte ce sont des intimités de toreros ou de personnes qui gravitent autour de la tauromachie. « Le fait d'avoir un personnage filigrane c'était pour moi le meilleur témoin possible. » D'une nouvelle à l'autre on se faufile donc dans le sillage de José, le mozo de espadas, le valet d'épées du matador, José le fidèle à la rencontre de ces morceaux de vies.
Dans ces onze textes, Catherine le Guellaut livre sa vision du monde souvent sombre et noire. « Dans l'arène on retrouve l'état du monde en général car la corrida c'est le miroir d'un état du monde qui rejette sur les spectateurs leur propre image, leurs interrogations par rapport à la vie et au destin », commente l'auteur qui, cette année plus encore qu'avant, ressent chez les autres une certaine inquiétude sur le devenir. « Qu'est-ce qu'on fait ensemble et qu'est-ce qu'on a oublié de faire ensemble ? » s'interroge Catherine le Guellaut. Réponse en poésie et en talent « entre ombre et lumière, où nos âmes se balancent dans le silence ». Sous le regard de la lune.

V.B.-B. - Midi Libre Vendredi 6 Avril 2007 -

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La Provence du 26 mai 2007

undefinedDans le silence peuplé d’ombres, Catherine écrit la nuit sous l’éclat56 d’une lune gitane qui lui tient lieu d’abri. Ses écrits ont le souffle puissant des taureaux dont le souvenir la poursuit, hors de l’arène, vers celle de la vie.

LE LIVRE /  l'Arlésienne Catherine Le Guellaut vient de publier son second recueil de nouvelles taurines

A la vie à la mort avec les taureaux
Elle ne se livre qu’à sa page blanche. Son regard bleu porcelaine ne se laisse fouiller que lors de trop brefs instants. Une grande timidité lui tient lieu de réserve. C’est avec la nature surtout qu’elle aime à dialoguer.
Mi berrichonne, mi-bretonne, son enfance passée dans les marais solognots l’a place, dès l’âge tendre, au contact de paysages aux teintes argenté bleu et bronze où l’âme aime à baguenauder. Les récits de gamine puis de jeune fille emplissent ses cahiers d’écolière ; et tout naturellement, elle choisi, au sortir de l’école Normale, la carrière d’enseignante.
"Tester les bêtes, ce n’est pas s’exercer devant un miroir comme une ballerine"
En 1996, elle s’installe à Arles, découvre la tauromachie : "Je me suis immédiatement retrouvée dans la relation du torero au taureau, cette sorte d’adoration due à un dieu et, paradoxalement, cet aspect très paysan aussi, ce contact terrien, aux bêtes, aux pâturages… Aller dans les élevages, tester les bêtes, ce n’est pas s’exercer devant un miroir comme une ballerine. Je partage pleinement ce respect pour le taureau et ce goût du combat où s’exprime l’impératif de mettre en valeur les qualités de l’adversaire."

Un repaire au Sambuc
Durant dix ans, Catherine lit, court les férias, parfait sa culture tauromachique. Puis, elle quitte le centre ville pour une petite école désaffectée de Camargue, au Sambuc, et là, c’est le déclic.
Dans les concerts nocturnes du peuple de la nuit, elle hume, observe, vibre, et enfin se remet à écrire avec une urgence nouvelle. "J’écris très vite, je me corrige à peine" confesse-t-elle, "Un soir, au coucher du soleil, je me suis trouvée nez à nez avec un taureau Camargue. La proximité était telle que j’en étais enveloppée, littéralement enrobée dans son odeur, dans son souffle. J’ai poursuivi mon chemin et je l’ai retrouvé plus loin : nous avions cheminé de concert comme deux amis".
Cela donne deux recueils : "Et la lune nous regardait" le dernier en date paru aux éditions Cairn, et "Les taureaux rêvent aussi", en mars 2006 dans la même collection. Des textes où l'on ressent ce lien fort et étrange qui fait de l’homme un des acteurs de la nature, et non pas un démiurge la dominant. Des textes où la corrida, ce flirt avec le fauve, qui permet d’apprécier sans feinte le danger et la mort, fixe le prix de l’existence.

Au fil des pages, Caramelo, José, Aïcha, Angel, Main de Velours et leurs ombres se faufilent pour, comme le confie d’une voix ténue leur auteur : "combattre et triompher de toutes ces petites morts qui, quotidiennement, nous assaillent", confie l'auteur, de la voix tenue qui habille sa timidité.
Ses textes, eux, c'est sûr, vous parleront.

                Violaine Küss - la Provence  - Samedi 26 Mai 2007            
A LIRE
"Et la lune nous regardait", autres nouvelles taurines, Editions Cairn, collection Filigranas
- "Les taureaux rêvent aussi", même éditeur, même collection
NOTRE AVIS
Indéniablement, il y a chez Catherine Le Guellaut tout un univers qui rôde et la hante, un peu comme chez Garcia Marquez ou José Luis Sampedro, coloré, tragique et dérisoire. Entre ces deux recueils, un auteur est né. L’écriture n’hésite plus, elle s’est peaufinée, aiguisée, nette, tranchante, toujours pudique et pourtant généreuse. Les phrases roulent, se gonflent d’adjectifs, et l’humour s’y est taillé une place pour mieux arrondir les arêtes trop vives des sentiments. Le mal de vivre a laissé percer une vision de l’humain. Entrelacées de coplas – couplets, poèmes du flamenco—beaux comme l’œillade d’une femme fatale, toutes ses nouvelles parlent des joutes que se livrent le désir et la vie, la passion impérieuse, et la mort, inéluctable certes mais loin d’être toujours victorieuse. Car sous ses allures graves, c’est bel et bien le goût de vivre qui motive Catherine Le Guellaut à prendre la plume.
V.K.
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La Provence du 6 avril 2007

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LE LIVRE
Catherine Le Guellaut écrit sous la lune

Il est toujours émouvant et rassurant de dcouvrir un auteur : Catherine Le Guellaut en est un assurément. Avec ce second recueil de nouvelles, bercées de coplas en français et en espagnol - dont un poème de Gabriel Sandoval -. Elle confirme son goût de la nuit, de l'ombre que torture un rayon de lune tel le bistouri où la corne fouillant la plaie béante. Riche d'adjectifs, ses phrases sont longues comme une respiration profonde et oxygénante. D'une nouvelle à l'autre, José, le mozo de espadas, unique, multiple, singulier ou pluriel, se faufile par effraction, et, à sa suite, nous voici témoin silencieux de ces bouts de vies sur fond d'arènes, vies qui s'essoufflent, se devident, balottent, et expirent parfois. Catherine dédicacera ses récits, à la Boutique des Passionnés samedi de 14h30 à 16h30.
Ed Cairn collec. Filigranas, 18 Euros. 

                                             Violaine Küss - La Provence - vendedi 6 Avril                                           

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La Marseillaise d'avril 2007

Féria de Pâques

undefinedLIVRE. Catherine Le Guellaut sort un nouveau recueil de nouvelles "Et la lune nous regardait", une beauté d'écriture, une sensibilité à fleur de peau, à découvrir.

"Les plus désespérés
sont les chants les plus beaux..."


S'il n'est jamais facile d'arpenter la critique d'un livre, l'exercice s'avère d'autant plus difficile quand on en apprécie l'auteur. Catherine Le Guellaut, figure incontournable de la plaza arlésienne sort son deuxième opus. Un recueil de nouvelles, séquencé de poèmes et de dessins d'Albert martin, magistralement écrit et divinement sombre.

"Et la lune nous regardait" recèle une dizaine de nouvelles, toutes plus belles les unes que les autres. L'arène est son écrin dans lequel la part du rêve, d'émotion et de beauté s'expriment dans des détails dont l'auteur a le secret, qu'elle trace de sa plume mouvante, comme un film qui défile dans nos têtes de lecteurs médusés. Lapoésie aussi s'invite et s'entremêle aux mots qui se couchent sur le papyrus de l'écrivain. "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots" disait aAlfred de Musset, "Et la lune nous regardait" en est la parfaite illustration.

On y découvre des personnages touchant, comme José, infatigable observateur, fidèle valet d'épée, personne omniprésent, protagoniste dont la sensibilité à fleur de peau nous rappelle Cathy et sa discrétion légendaire. Il assiste ou participe à ces scènes taurines, à ces moments où l'âme humaine exhorte son essence. Car la tauromachie reste le fil d'Ariane de ces nouvelles. Mais ce qu'il y a de surprenant, c'est bien cette dualité entre l'arène et la réalité. Cette part de rêve et son revers cartésien. Catherine, si elle sait nous faire voyager dans ces mondes parallèles, sait aussi nous faire redescendre vers la bruutalité de la vie. Ses personnages sont habités de doutes ou de certitudes, en confrontation perpétuelle. Tantôt émerveillés si tôt accablés. De la lcarté à l'opacité, de la lumière à l'obscurité, les histoires insolites racontent, dévoilent des destins particuliers, d'un torero malade ou amoureux, mais aussi de prsonnage que tout arlésien peut reconnaître. Se calquant parfois à l'actualité, Catherine rend hommage a des figures marquantes, qui d'une manière ou d'une autre ont touché son esprit, exacerbant sa sensibilité, où l'ombre et la lumière sublimement se confondent sous l'oeil attentif de la lune.

Cette magicienne des mots a pensé pour la seconde fois consécutive un sublime recueil. Il semble par ailleurs que ses prochains écrits seraient différents. Vivement donc, qu'elle récidive pour le bonheur de notre intellect, elle qui sait si bien magnifier les mots.

Et pour vous mettre l'eau à la bouche, un petit extrait de ce trésor de nouvelles : "A la lisière entre l'ombre et la lumière, il y a ton souvenir rêveur accroché à quelques grains de sable ballotés au vent chaud qui souffle dans les dunes, il y a mon soupir long et une clarine qui résonne dans le soleil..."

                    Sarah Moreres - La Marseillaise Arles, supplément spécial féria - 30 Mars 2007.                      
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  6 Toros 6 de janvier 2007

  Poesìa y ficciòn 

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Catherine es dueña de una libreria con solera en Arles, la mas taurina de la ciudad : la "Librairie des Passionnés". Este año ha decidido publicar textos suyos, tanto narrativos como en verso. Los relatos, ambientados en la Camarga, son sorprendentes. De corte fantastico, con toros que piensan y sueñan, en el universo sombrio a incluso tragico. Menos efectista, su poesia llega mas por la sinceridad con la que se expresa.
Antonio Arevalo - 6 TOROS 6 - 2/01/2007 
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Planète Corrida d'août 2006

DES RÊVES DE TAUREAUX
et de quelques moments rares

La suite des mots d'arène, des mots du campo, des mots du toro quelle qu'en soit l'orthographe. Des mots pour dire notre monde petit qui répète envers et contre la médiocrité des temps et les usages nouveaux ses vérités immuables. Un livre libre. De la putain de vraie littérature par une femme un peu sorcière sans doute qui la nuit écoute rêver tout haut les taureaux.

Catherine Le Guelaut est née à Bourges il y a quarante huit ans sous le signe du taureau. Le Berry certes terre de pâture mais bien peu de culture de la corne si ce n'est comme partout celles des cocus qui doivent y être là-bas dan la moyenne de l'humanité, c'est-à-dire un certain nombre. Et Catherine le Guellaut et sa bohème fertile de s'installer à Arles il y a une quinzaine d'années pour y tenir boutique et de musiques et de livres et de tauromachies et de cultures taurines. Au sens large et riche de son intérêt et de sa curiosité pour les petites et grandes habitudes des peuples du Sud qui font les inébranlables souvenirs de beaucoup. Les taureaux rêvent aussi. Un si beau titre pour un si beau livre. A lire sous les frondaisons en attendant de partir pour Lunel et ses arènes de platanes dans une course camarguaise de juillet, ou pour Castelnau-Rivière-Basse et une soirée d'écarts à la landaise, ou pour une corrida champêtre à La Brède en  croisant les mannes de Montaigne, de Montesquieu et de La Boétie, gens de joutes taurines d'un autre âge.

Et de la foultitude de toutes les compositions des Suds ; mots, regards, bruits et silences de tous les zéphirs qui poussent et chahutent les peuples du méridion. Je ne cherche pas l'exaltation, la ferveur me suffit, la belle antienne de Georges Braque souffrirait presque à résumer ainsi le si beau livre de Catherine Le Guellaut.
Les taureaux rêvent aussi, il faut l'imaginer par des nuits sans sommeil, cette femme que l'on sent toute en émotions, squaw en écoute de mouvements de la terre, guettant les sons de son âme sur chants de grenouilles vers les sansouires, les mélopées de Camargue comme seule compagne. La lascivité des aurores de plein été et le tombeau noir des nuits d'hiver qui plombent l'espèce humaine vers Beauduc et Albaron, de langueur et de tristesses selon que la saison est solaire ou polaire. Ce livre porte la finesse de traits peu communs qui disent l'amour du détail de chaque chose et chaque être conté.
Elle dit : ce qui me plaît c'est d'essayer de capturer le temps et de l'arrêter sur de toutes petites histoires, des historiettes, sur des personnages qui seront porteurs de leur propre souffle. Et qui se suffisent à eux mêmes pour emplir l'existence des imaginaires.
Elle dit : L'écriture m'est une source et une terre. Elle a voulu donner de la courbe à son style, trouver le ressenti du temple et du duende et du toucher, toréer les mots comme peu savent le faire sans effet superfétatoires, de donner aux mots qui portent son toreo à elle au final un mouvement de texte assimilable au rythme de la muleta, à celui du capote. Catherine Le Guellaut a une belle tauromachie de phrases. Sa galerie de portraits, dix au total, entrrecoupée, respirée par autant de haïkus saupoudrés de sel des enganes et un bonheur. Les petites vies y sont magnifiées et par le style et par la puissance généreuse de leur seule révélation. Les meurtrissures sont envolées lyriques contenues pour donner plus de sens à la construction, une série de De Paula peut-être, ou la charge de Goya sur Chomel fixée au ralenti sur l'éternité d'n baiser de duettistes en sol y sombra. L'onirisme du texte se confond à l'ensorcellement des contes et tout se rapporte encore et toujours à ce llien indefectible à la terre qui régénère et sur laquelle les taureaux rêvent embrasant les hommes qui les regardent et parviennent un jour à les entendre.
Elle dit : Eteints les cris des oiseaux, morts les apples du lointain oubliés par l'écho, souffle suspendu du Mistral qui plie les peines et siffle dans les cornes des taureaux, j'écris la nuit pour ne pas troubler ni leur sommeil, ni vos certitudes. Il faut lire L'inconsolée, lettre post-mortem d'un matador dont la corne aura croisé mon coeur profondément et la mort, mon regard étonné. Il faut lire l'invraisemblable et abracadabrantesque Après tout, anticipation d'un monde qui engloutit la Gitana Negra, ultime de sa race, mais qui offre au soir de sa vie dans les feux rougeoyants du soleil tombant le dernier cadeau de liberté à cette terre ancienne.
Il faut lire Catherine Le Guellaut qui se fout un peu des toreros et n'aime que les masses sombres qui se fondent dans le soir ou éclaboussent d'encre le sable de l'arène et dominent toujours et pour toujours et les jeux des humains et la mémoire des hommes. Et qui leur survivront. Forcément. A croire dans les telluriques alliances entre marais, étangs, lambeaux de bouts de terre, ciels immenses, les bêtes à cornes, qui ne dépassent leur condition de bovins tristes que dans le théorême tragique de leur destin fixé, mais sans cesse adulés et à jamais immortelles, il faut lire et se laisser envahir par Catherine Le Guellaut.
Elle dit, dazibao aflamenco final : ...de terre mouillée dementhe sauvage, du vol des grands oiseaux blancs, d'amour funambules sur la voie lactée, de tendresse et de liberté, de faiblesse et d'humanité. Les Taureaux rêvent aussi et se parlent la nuit. Un jaleo sur les Rhône qui se séparent à Arles comme deux amants déliés, une saeta sur un doblon de Curro Vasquez, un chant de cigalons sur la montée au front de Sabri Allouani ou d'Adrien Poujol, comme hier avec Marchand ou Volle.
Quiero dormir el sueño de las manzanas, alejarme tumulto de los comentarios – Je veux dormir le songe des pommes, loin du tumulte des cimetières – Federico Garcia Lorca. Puis silence des mouches qui volent dans les prés du Cailar. Gagner le pont des Tourradons, et tourné vers Les Iscles, lire les mots de Catherine Le Guellaut.
Pierre-Albert Blain – Planète Corrida n° 42, Août 2006 - “Le Desquite de PaB“
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France Bleue Gascogne de juin 2006

UN VRAI LIVRE
“Un livre... qui fait rêver, pas uniquement les toros... Sans flagornerie, il est bien rare de tomber sur un ouvrage à propos de tauromachie qui soit aussi un vrai livre avec de vrais mots et qui utilise la vraie littérature pour exprimer de vrais sentiments...“
Pierre-Albert Blain, France Bleu Gascogne, juin 2006
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Toreria.net de mars 2006

LITTÉRATURE : Coup de Cœur de Toreria.net
De la préhistoire à nos jours l'homme n'a eu cesse de vouer une profonde admiration aux taureaux. Dans la grotte de Lascaux en Dordogne, les premiers artistes le représentent sur les murs, fascinés peut être par la force qui se dégage de l'animal ou pour endiguer la peur qu'il leur inspire.
Toujours est il que ces artistes-là ne se doutaient pas que ces taureaux pouvaient avoir des rêves comme nous le raconte Catherine le Guellaut dans son premier livre de nouvelles taurines "Les Taureaux rêvent aussi …" ou plutôt comment elle se sert des taureaux dans ses nuits d'insomnies pour aller chercher enfouis au plus profond de son âme les sentiments qui la tourmentent.
Véritable cri, son livre est un porte parole sur les valeurs d'une société qui se perd un peu de vue. De sa plume claire et lucide Catherine analyse et nous livre un message dans chacune de ses nouvelles et poèmes. Chaque personnage, toreros, toros, artistes ... nous interpelle et nous pousse à la réflexion.
Les qualités fondamentales du taureau, celles qui poussent les " aficionados " sur les gradins d'une arène sont présentes .
La bravoure, quand Gaia affronte le garde milicien les yeux dans les yeux " qui es-tu pour décider de ce qui est utile ou inutile? Quelle sagesse as-tu pour juger ainsi les gens et proclamer celui-ci est humain, celui-là ne le serait pas ? " .
La noblesse "D'une corne, de l'autre, saisir l'insaisissable, infime parcelle de vérité qui esquive et se dérobe . Encore . Encore." Mais Catherine sait aussi prendre partie pour défendre la Camargue, la vision apocalyptique de sa nouvelle "Après tout" nous montre qu'a défaut d'y être née, elle nourrit un profond attachement à cette terre d'élevage qui abrite de nombreux taureaux, lieu où elle vit et médite la nuit. Ce bout de terre vierge, paradis des animaux et des moustiques est toujours préservé, espérons le pour longtemps encore.
Le livre est un cante profond qui sort tout droit de ses entrailles comme un chant flamenco ; il traduit des sentiments purs et nobles, on se laisse emporter par sa lecture et, comme on quitte un peu nostalgique les arènes le dernier soir d'une feria, on referme le livre.
Ah ! J'allai oublier quand vous lirez la dernière nouvelle "l'inconsolée" prenez la peine de la lire en plein soleil. Pourquoi pas sur les pierres chaudes de l'amphithéâtre avant le paséo ,vous pourrez toujours raconter, que si vos yeux brillent trop, c'est que le soleil vous éblouie. 
Mélusine 
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Huma Dimanche du 23 mars 2006

LIVRES : "Les taureaux rêvent aussi"
le cadeau troublant d’un chant d’amour profond, mythique et sauvage
“… Ses mains pétrissaient le sable, et le sang, et ses larmes, malaxaient l'horreur et la colère dans le creuset de sa douleur. La terre s’ébranlait, entrouvrait ses entrailles fécondes ; ses doigts fiévreux modelaient les frontals larges, façonnaient des cornes de respect, sculptaient les muscles puissants, enfantaient par ses paumes des centaines de taureaux d'argile qui se déversaient sans fin dans l'arène “…

Plume trempée dans les eaux tumultueuses du Rhône et le sang de blessures invisibles, l’écriture est ciselée, éclatante, cruelle ou intime. Cordes tendues et vibrantes, dix nouvelles brossent une galerie de portraits, miroirs de petites vies solitaires, luisantes ou brisées, noires ou colorées. Ils sont Mateo, Elena, Pedrito, Gaia ou la Gitana Negra, dieux ou mendiants, toros ou toreros, tout ou rien de cela ! Ils donnent la vie, la prennent, se la jouent, la perdent, avec tendresse, violence, insouciance et gravité.
Entre fiction et réalité, entre fantastique et hyper-réalisme, les images s’imposent, fortes, cinglantes, et déroulent une autre marche du temps qui vous entraîne dans un ailleurs pourtant si proche. On est aspiré dans un vertige qui vous déconnecte du présent pour pénétrer dans un univers lucide, désespérément sensible, dans un monde poétique aux odeurs de terre mouillée où les hommes sont en quête de leur humanité et d’universalité. Là où rêvent les taureaux.
Écrit comme on crie dans le secret nocturne de sa Camargue d’adoption, l’auteur, qui signe là son premier livre, nous offre le cadeau troublant d’un chant d’amour profond, mythique et sauvage.
Humanité-Dimanche - 25 Mars 2006.
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