Maria Eternidad

Publié le par Catherine Le Guellaut

Brode la mort

Brode la mort
petit vermisseau,
brode-la d'ors
gusanillo mio,
d'arcs-en-ciel soyeux,
d'ambres et de lumières.

Savoure au petit matin
la course du vent,
l'infinie rondeur du temps,
l'odeur du volcan.

Alors brode la mort
comme tu brodes la vie
Marie
je broderai la tienne
de lune et de baisers


Marie Éternité

Les faïences des infirmeries d'arènes sont toujours trop blanches, trop lisses, trop propres, trop nettes sous les rampes de néons blêmes et froids qui ne savent rien du corps étendu sous ce linceul, trop nu, trop pâle. Qui ne savent rien de l'être et en connaissent pourtant bien trop, témoins impassibles et constants, de ces combats de chairs, de tripes et de sang où les mains sûres et affairées, les doigts gantés et agiles explorent, nettoient les plaies ouvertes, réparent les tissus déchirés, cautérisent, suturent et raccommodent des béances aussi larges et profondes que les failles abyssales où bouillonne le magma rougeoyant des origines.
Ultime fauve, le silence règne ici en maître, avale chaque cliquetis, happe chaque murmure, enveloppe chaque résonance métallique en son empire. Silence du geste précis, vif, sûr, silence des regards qui se croisent, silence de la sueur qui perle aux tempes, silence du latex et des gazes, silence des écrans de plasma qui déroulent leurs courbes régulières, du néon qui grésille par intermittence, des semelles de caoutchouc sur le carrelage, de la ventilation qui ronronne. Silence religieux des cuadrillas, sombres, tendues, les doigts égratignés à trop presser les pierres saillantes du couloir, tous visages fermés auscultant les aspérités du sol que les pieds inquiets tentent de réduire de signes de croix furtivement tracés du bout de la zapatilla. Silence qui attend, espère et doute.
Sous la lumière dense et cruelle, impuissants et vaincus, les regards de l'échec s'égarent au lointain comme pour accompagner au-delà des murs aseptisés l'écho de la toute dernière palpitation qui s'amenuise et s'évanouit dans la ronde tourmente du monde. Les gants de plastique sonnent le glas lentement, l'un après l'autre, claquent et giclent dans la poubelle. Adieu ultime de l'impuissance à sauver la vie, le couvercle métallique s'abat brutalement, grincement de poignées de cercueils repliées avant la descente au ventre de la terre.
Blanc silence des faïences, blanc silence de vie éteinte. Blottis dans l'encadrement de la porte en verre dépoli comme une nichée d'oisillons suspendue au bord du précipice, matadors en tête, les membres des trois cuadrillas, hésitent à franchir le seuil du sanctuaire où reposent les réponses à toutes leurs questions et, plus frêle qu'un cheveu d'ange, leur brodeuse. Saisis de stupeur et de tristesse, orphelins désemparés, certains laissent aller leurs larmes, d'autres tentent de les contenir, perdus en eux-mêmes, le crâne envahi de pensées désarticulées qui cascadent sans fin. Le corps inerte allongé sous le drap pourrait être le leur, tous le savent que trop, le redoutent avant chaque paseo, et s'ils exposent leur vie devant de noirs toros sur le sable blanchi de soleil des arènes du monde, c'est pour réduire la mort profilée au bout de leurs cornes, la détourner, la vaincre, non la subir ou la toucher.

Sur leurs gonds poussifs et grimaçants, deux battants de porte geignards me dégueulèrent au bout du couloir comme un vieux rot grave, rance et périmé. “Marche toujours droit, lentement, le menton haut et le regard lointain, ne laisse aucun doute abîmer ta prestance“. Vermisseau emprunté tordu de maigreur, une lourde mallette de cuir rouge au bout de chaque bras, emporté par leur poids, je faisais exactement le contraire et trottinais plus que je ne marchais le nez cherchant dans le carrelage un trou où disparaître. Le grotesque frôlait l'indécence, la semelle compensée de mon pied droit couinait au sol à chacun de mes pas, inévitablement sonore malgré mes efforts qui attira sur ma pauvre silhouette une volée de regards chagrins, incisifs et réprobateurs. L'oeil aussi volontaire que possible, la tête dans les épaules, je me faufilais entre les cuadrillas suivi dans ma boiterie d'une rumeur craintive et nous excusais, mes valises et moi, en refermant la porte de l'infirmerie au nez des matadors et leurs peones perplexes et frustrés qui retournèrent médusés griffer d'angoisse leur petit bout de mur.

Regard circulaire à la pièce. La longue paillasse étale sa blancheur entre l'armoire vitrée abritant les fioles et les chariots d'inox où s'étagent les sacs stériles contenant les gants, les blouses, les pansements et les instruments sagement alignés dans leurs étuis. Sous leurs housses opaques et jaunies, les appareils débranchés semblent hiberner, bercés par le robinet qui goutte en cadence dans le bac métallique. Fichés dans le mur, becs ouverts muets de stupeur et d'inutilité, les branchements des énormes bouteilles d'oxygène affichent une béance indécente.
Je connais le décor par coeur, son ordonnancement parfait de havre de l'entre-deux où oscillent entre la vie et la mort, la réparation, la cicatrice pour mémoire, le handicap en forme de purgatoire, l'infinie palette du soulagement à la colère, de la vacuité au désespoir. Par coeur aussi, l'odeur particulière des batailles perdues qu'aucune asepsie ne parvient à masquer, celle des larmes de silence et des chagrins solitaires.
Enfant illégitime de l'ombre et du vent, je l'ai suivie bien souvent dans ces entrailles des arènes ignorées du soleil. Immuable prélude au cérémonial, elle s'arrêtait droite, debout au centre de la pièce, majestueuse et sauvage, aux à-guets, attente ou prière, je ne l'ai jamais su. Moi, je la regardais, éblouis et intimidé. Une respiration profonde soulevait sa poitrine et imprimait au bas de sa robe légère brodée d'immenses pivoines écarlates, un mouvement de valse lente qui enveloppait ses mollets fuselés et ses cuisses fines et fermes.
Fasciné, pétrifié d'extase devant tant de beauté sereine, je me sentais devenir idiot et sourire bêtement en imaginant qu'un jour elle inviterait mes mains à vagabonder sur le velours de sa peau. Bien sûr, cela ne m'arriverait jamais, juste au plus secret de mes rêveries éveillées d'adolescent tordu et boutonneux quand la princesse choisit le plus vilain   crapaud pour amant. Royalement immobile au centre de la pièce, elle était ma reine, mon soleil, ma déesse et blotti dans son ombre, je la regardais, à jamais émerveillé.

Quand je raconte que je suis le fils spirituel, le disciple de Maria Eternidad, le monde se scinde très nettement en deux camps. Largement majoritaire, le premier a le regard incrédule, amusé et fuyant de tous ceux qui, imbus de leurs personnes si supérieures à toutes les autres, ne voient que la surface des choses et se satisfont des quelques certitudes simplistes qui gravitent en orbite autour de leurs immenses nombrils. Sans appel ni seconde chance, je fais partie au choix – cochez la case adéquate - des illuminés sous l'emprise de substances hallucinogènes autant qu'illicites, des dérangés de la méninge certes pas méchant mais dont on préférerait ne pas avoir à supporter la vue, des inachevés mentaux fruits de fornications consanguines et bestiales si fréquentes, croient-ils, dans les vallées montagnardes isolées de la sierra de Gata ou alors de ces obscurs poètes de génie, follement incompris.
Les membres de l'autre clan, une poignée d'adeptes irréductibles composé exactement et exclusivement des cent soixante-sept âmes d'El Gasco, saluent ma fidélité à l'oeuvre de celle qui accompagna durant une trentaine d'années les moments cruciaux de nos vies de la naissance à la mort. Ida y vuelta ! À l'aller comme au retour, le corps abandonné et confiant, chacun de nous passait par ses mains expertes, blanches et longues ; brodeuse, pleureuse, embaumeuse, accoucheuse. Faiseuse d'anges parfois quand les ventres chauds et bruns s'arrondissaient d'un plaisir trop encombrant. Pour l'éternité.
Ida y vuelta, pour la vie, pour la mort. Son office terminé, Maria aimait s'asseoir sur un muret surplombant la falaise, au soleil où, méticuleusement, elle bourrait du bout de l'index une de ces drôles de petites pipes en pierre volcanique du pays qui ne quittait jamais sa poche. Tranquillement, elle l'allumait, tirant une série de petites bouffées qui assombrissaient soudain ses joues creusées d'un nuage de gravité. Et si l'on venait à remarquer la fine larme échappée glissant à la lisière de sa narine, elle accusait aussitôt la fumée, s'éventait d'un revers de main, éloignait du même geste le voile de tristesse qui barrait son regard des fantômes d'un passé inconnu. Ida y vuelta, entre ses doigts de porcelaine, Maria Eternidad nouait comme elle brodait les fils de nos vies et de nos morts, sans un mot, juste un long soupir qui ressemblait à des souvenirs trop lourds, à des regrets, à du chagrin.
Si on appréciait les services qu'elle rendait et faisait volontiers appel à son art pour rendre un défunt présentable, pleurer les morts ou assister les parturientes, tous ici craignaient qu'elle possède d'autres dons et qu'elle puisse en faire usage. Il courait des histoires insensées sur son compte que personne n'avait évidement osé vérifier. Une seule chose était certaine : Maria était arrivée à El Gasco, comme si elle venait de nulle part, un matin de novembre alors que le givre dentelait les lauriers et que l'hiver précoce couronnait les hauteurs de blancheurs éblouissantes, mince comme une liane, grelottante dans une robe légère magnifiquement brodée d'immenses pivoines rouges, plus belle qu'une reine, plus triste qu'un rio asséché. La semaine précédente, Inès la vieille qui avait fini par rejoindre son Gregorio de mari sous des cieux moins solitaires, laissait une maison inhabitée au fin bout du village où on logea Maria, sa robe brodée de pivoines et deux valises de cuir rouge. En échange du logis, elle proposa d'aider à naître et à mourir. “C'est ce que je sais le mieux faire“, avait-elle ajouté, du moins c'est ainsi qu'on le raconte, en assurant “Ma broderie paiera tout le reste“.

Huitième rejeton d'une famille régie par les torgnoles journalières d'un père carrier taillé dans le même roc que celui qu'il extrayait de la montagne, un géant aux mains d'ogre et à l'alcool mauvais, je réfugiais mes joues en feu et ma terreur d'enfant là où personne n'oserait les chercher. Plus souvent dans son atelier du bout du monde que chez moi, j'ai passé chez Maria des heures d'émerveillement à suivre le va-et-vient précis des aiguilles à la lumière d'une lampe suspendue, le savant enchevêtrement des fils sur les soies aux couleurs profondes, sur les taffetas brillants, l'étroit enroulement des tresses en brandebourgs, l'enchâssement minutieux des pierres au coeur des cabochons, la délicate superposition des rondelles de mica cousues en longues courbes décrivant les motifs et les perles recouvertes associées en machos.
Malgré son isolement à El Gasco, les tailleurs réputés faisaient le déplacement pour lui confier les travaux de broderie des costumes de lumières destinés à leurs clients les plus importants, les figuras de tout premier plan qui exigeaient pour leur traje des qualités à la mesure de leur art, la maîtrise des courbes et la pureté des lignes, la perfection du geste et cette inspiration lumineuse qui chavire les gradins et les consacre dieux vivants cousus d'ors. Je n'avais jamais mis les pieds dans de grandes arènes et ne connaissais de la corrida que les courses de village féroces aux costumes de location rapiécés de coups de cornes avisées, ternis d'espoirs bousculés, de larmes et de poussière. Maria m'avait promis que nous irions un jour voir toréer son plus beau costume et je tenais pour elle, à coup de journaux découpés et de photos, en regard de ses croquis et de ses échantillons, les cahiers détaillés des prouesses de chacun des habits de lumières qu'elle brodait. En fin de saison, en revistero assidu avec tout le sérieux dont j'étais capable après des calculs complexes qui prenaient en compte le nombre de corridas, d'oreilles, de queues, de sorties a hombros et de broncas, mais aussi les accrocs et les raccommodages, je dévoilais mon escalafon de luces ; Maria souriait, me serrait contre elle en me chiffonnant les cheveux. Lové dans son odeur, dans sa chaleur, j'étais heureux, protégé.
C'est à elle que je dois la première rouste de mon existence, le jour de ma naissance, le corps bleu et fripé maintenu par les pieds la tête en bas jusqu'à ce que j'accepte en hurlant l'air dans mes poumons et la vie souriante de ce matin de printemps. Longtemps, elle avait massé mes bras, mes jambes, mon ventre encore froids, dessinant sur ma peau de douces, de chaudes et savantes arabesques. “Ne pleure pas petit ange, dors et rêve, vis ta vie, petit vermisseau, vis-la bien jusqu'à la fin“.

Immobile au centre de l'infirmerie, les bras ballants toujours chargés des deux lourdes valises, il me semble que je sens encore aujourd'hui l'empreinte de ses doigts agiles broder sur ma peau, une jungle inextricable de signes cabalistiques chargés d'amour et de superstition pour forcer la chance ou panser des blessures invisibles. Ida y vuelta. Une trace plus glaciale qu'une balafre cinglante qui me fait frissonner et sortir de ma torpeur.
Gifle assénée aux murs lisses et nus, d'une chiquenaude précise de part et d'autre, les fermetures métalliques ont claqué leurs ressorts bandés. Des sacoches gueules grandes ouvertes, j'extraie les bocaux, les tubes, les seringues, les compresses, tout un fourbis que je dispose méthodiquement, comme je l'ai vue faire tant de fois, sur un plateau roulant près de la table d'opération, j'enfile un large tablier imperméable suspendu à l'armoire à médicaments, ajuste bonnet, masque et gants stériles.
Sur une chaise pliante aux pieds chromée, un chapeau de paille à large bord bordé d'un ruban carmin couvre pudiquement les pétales de pivoine déchiquetés d'un lambeau de robe poussiéreuse. Poussière tu nais, poussière tu retournes. Ida y vuelta, Maria Eternidad a pris le chemin du retour tout à l'heure quand son soleil bascula dans la nuit, de l'autre côté de notre horizon. Quand le dernier toro de la course fusa dans le callejon et faucha d'un seul coup de corne tout un champ de rouges pivoines, une pâle poupée d'éternité fichée au bout du piton.

Je replie soigneusement le drap de lin, contourne la table, ausculte le corps inerte. “Il y a deux valises, une pour la propreté, une pour la beauté. Un défunt doit être parfaitement nettoyé. Mais il faut d'abord rompre la rigidité naissante, assouplir la nuque, détendre les jambes, étirer les bras. Sans brutalité, dérouiller chaque articulation en chiropracteur. Puis avec une éponge douce, tu peux commencer la toilette, tout le corps, les moindres les replis. N'oublie pas les aisselles, les orteils ; un mort qui sue ou sent des pieds est fort incommodant et bien peu crédible, un mort bien mis ne doit pas avoir d'odeur, pas même celle de la mort“. Entre mes doigts serrés, l'eau gicle dans la cuvette et semble envahir la pièce comme une cathédrale de glace où chaque bruit, chaque cliquetis prend une dimension surnaturelle ; déglutition du flacon de formol, succion obscène des pompes à ponctions fémorales et sous-sternales, à drainages veineux, à extraction des liquides de tous les orifices, chuintement cadencé du piston caoutchouté dans le bocal à injection de formotel, glissement du fil à suturer dans l'épiderme.
Surnaturelles, mes mains organisent le cérémonial, dévissent les capsules, emboîtent les tubes, chargent les seringues, évacuent les urines, nettoient les ustensiles. Agiles, précises, sûres d'elles alors que je tremble de tout mon être. Sous mon crâne, la voix de Maria énumère les gestes, les argumente, les décompose, douce, patiente et attentive comme le maître forme son élève. Les yeux baignés de larmes, le coeur en ruines, j'obéis à ses conseils. “La seconde valise, c'est pour la beauté. Personne ne veut réellement voir la mort telle qu'elle est, grise, raide, froide, violente ou venimeuse. Pour les proches, un défunt acceptable doit être serein, presque souriant, libéré de la souffrance et de toute angoisse, maladies, blessures et déchéance physique soigneusement dissimulées sous un masque de bonne santé. Rassurant pour ceux qui restent, un beau mort a souvent meilleure mine que la plupart des vivants.“

Longuement, j'ai coiffé tes cheveux délicatement ramenés sur la nuque en chignon souple. Ida y vuelta. Hier, j'étais encore enfant, comment as-tu pu mettre autant de cheveux blancs ?

Putain de toro ! Faux-jeton sous tes airs de sphinx inoffensif, inamovible gardien des portes du toril, tu nous as bien leurrés ! Les quatre sabots plantés dans la sable comme les poings d'un adolescent borné et boudeur, rien n'avait réussi à te sortir de ces quelques mètres carrés de querencia et tu observais, toutes cornes brandies, l'agitation des toiles roses avec l'arrogance d'un trader impuni. Le meilleur traje de notre classement annuel nous tournait le dos, couleur lie de vin de la pointe de Grave, chaquetilla brodée d'un arbre de vie entrelacé de guirlandes de roses anciennes et de pignes de pin joufflues, s'avança doucement et vint empiéter en territoire interdit. Boulet de canon, explosion des planches, déferlement de furie en contre-piste et toi Maria, distraite, subjuguée par tes broderies délicates nimbées de soleil couchant. Toi, frêle roseau emporté dans une soudaine tempête déchaînée de rage, de bave et de muscles roulants. Corps, coeurs et chairs transpercés, poitrine barrée jusqu'au dos d'une béance écarlate.
Ne t'inquiète pas, Maria, je vais réparer cela. Regarde, tout doucement, je peux ramener la lèvre baveuse de cette cicatrice médiocrement raccommodée sur l'autre rive d'un ourlet invisible, quelques points lancés par-dessus, il n'y paraîtra plus. Des points réguliers bien serrés les uns contre les autres, grand fil devant, petit à l'arrière tout le long de cette courbe-corne, de cette courbe-lune. De fils d'or et de soie, je soulignerai le trait de rameaux d'olivier chargés de fruits, y sèmerai comme voudra le vent, cigales, papillons, abeilles butineuses et de la base du cou, frôlant la clavicule, cascadant sur ton sein remodelé à la cire, une grande feuille de fougère peuplée de colibris s'enroulera jusqu'à la pointe du téton. De la taille, le long de ta hanche, une résille abritera volubilis et trèfles en guirlandes enchevêtrées. Ida y vuelta, tire l'aiguille sous ta peau fine, tresse l'or et les fils de soie, enfile les perles et les pierreries. J'allumerai au firmament de tes épaules douces, querida, des arabesques étoilées piquées de pétales épanouis de pivoines rougissantes.

Mes doigts hésitent encore à toucher le velours de ta peau, Maria, y tracer en retour les milliers de caresses de douceur que tes yeux réservaient aux étoffes soyeuses des héros du soleil et mes lèvres brûlent des baisers avortés que j'attendais dans ton ombre. Reine de mes rêves d'enfant, tu verras, je te ferai plus belle que tu n'a jamais été et te remettrai au monde cousue d'ors et de lumières pour l'éternité.

CleG - Le Sambuc, le 7 février 2010

Publié dans textes à lire

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